Suite aux événements qui se sont déroulés dans Kill The Moon, le Docteur emmène Clara, qui ne lui pardonne toujours pas de l’avoir abandonnée dans un moment crucial, pour un dernier voyage avant que leurs chemins ne se séparent.
Leur destination : l’Orient-Express, train de rêve magnifié dans l’imaginaire collectif par Agatha Christie. Mais point d’Hercule Poirot dans les parages, puisque cet Orient-Express là taille son chemin au milieu des étoiles plutôt qu’entre Calais et Istanbul.
Un voyage de luxe aux allures rétro, regroupant incidemment parmi ses passagers les chercheurs les plus illustres sur les légendes extra-terrestres. Un adieu de première classe pour Clara, si le train n’était le terrain des agissements d’une momie vindicative, n’apparaissant qu’à ses seules victimes qui n’ont dès lors plus que soixante-six secondes à vivre.
Autant le dire tout de suite, ce huitième épisode de l’ère Capaldi est un enchantement de tous les instants. A l’adhésion immédiate de l’idée de ce train à vapeur voyageant dans l’espace, réminiscence lointaine du Titanic parcouru par David Tenant et Kylie Minogue dans Voyage of the damned, mais, surtout, hommage au Galaxy Express 999 du maître Leiji Matsumoto, viennent se greffer tous les éléments que l’on attend d’un grand épisode de Doctor Who.
La momie du titre est en tout point une réussite. Si son histoire générale ne lui permettra pas de rentrer dans le bestiaire régulier du show (à moins que… Ces gens là sont capables de tout), nul doute que son design, hommage à la longue lignée des ses consœurs cinématographiques, marquera durablement le spectateur. Des bandelettes en lambeaux recouvrant des chairs noircies par le temps, un visage de mort desséché sur un sourire grimaçant, deux longs bras décharnés tendus vers la victime, d’abord pour la désigner, comme si elle lançait sa propre malédiction, avant de l’achever au terme de la soixante-sixième seconde.
Un classic monster à qui le scénariste Jamie Mathieson donne une dimension inattendue lors de l’affrontement final, et qui confère à la créature ce supplément d’âme qui faisait cruellement défaut au Skovox Blitzer de The Caretaker.
Les différentes lignes dramatiques s’agencent dans un ensemble cohérent, les nouvelles réticences de Clara envers le Docteur s’inscrivant pleinement dans le développement général de l’épisode. Les rebondissements, tous reliés à l’argument principal, mettent autant en exergue le caractère sombre du douzième Docteur que les interrogations de Clara. Jusqu’où le Docteur est-il prêt à aller ? Est-il prêt à sacrifier une vie pour parvenir à ses fins ? Règle numéro 1, le Docteur ment. Mais pas plus Clara que le spectateur ne retrouvent dans cette nouvelle incarnation des traces de son ancien personnage.
A mesure que la saison avance, le doute refuse de se dissiper et, même si au terme de l’aventure Clara choisit de poursuivre sa route aux côté du Docteur, la confiance aveugle qu’elle pouvait afficher face aux hommes machines de Deep Breath semble bien loin.
Julien Taillard
Doctor Who Saison 8 – épisode 08 : Mummy on the Orient-Express
Showrunner : Steven Moffat
Réalisation : Paul Wilmshurst
Scénario : Jamie Mathieson
Interprètes : Peter Capaldi, Jenna Coleman, Samuel Anderson, Frank Skinner, David Bamber, John Sessions
Montage : John Richards
Photo : Ashley Rowe
Musique : Murray Gold
Origine : Royaume-Uni
Durée : 45 minutes
Diffusion BBC One : 11 octobre 2014
Doctor Who reste et restera pour toujours la série du siècle. Celle qui m’a scotché des heures durant devant la télévision, au point que je me suis même constitué une petite collection de produits dérivés, avec pour dernier en date le tablier de cuisine à l’effigie du 11ème Docotr Who. Bref, je suis fan et j’assume !
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