Avouons-le tout de go, à la rédaction, nous n’avons jamais été de grands admirateurs du cinéma de Robert Guédiguian. Ça n’est pas que les histoires qu’il raconte échappent à notre intérêt, ni même qu’il tourne avec de mauvais comédiens ; c’est juste que l’austérité de ses films nous paraît dommageable dans un art où l’œil demande à être flatté, au moins tout autant que le cœur et la fibre sociale. L’incursion récente du réalisateur dans des univers de polar (Lady Jane) et de guérilla (L’Armée du crime, chroniqué ici même lors de sa sortie en France par l’ami Hairault) nous a néanmoins permis de nous pencher sur sa cinématographie actuelle avec un petit peu plus de bonne volonté. Dont acte pour Les Neiges du Kilimandjaro, comédie dramatique que vient rehausser dans son questionnement politique et thématique, une intrigue criminelle circonscrite aux conséquences d’un braquage au sein d’une famille qui a toujours travaillé dur. Tout commence par un plan social au sein des dockers de Marseille. Le syndicat décide de tirer au sort ceux qui seront licenciés. Quand il pioche le bulletin où est inscrit son propre nom, le délégué CGTiste Michel (Darroussin, fidèle à son talent) ne triche pas et s’en va sans rechigner grossir les rangs des employés mis au chômage. La vie continue avec ses hauts et ses bas. Grand-père comblé et mari heureux – ou l’inverse –, Michel se voit offrir avec sa femme Marie-Claire (Ariane Ascaride, fidèle à son jeu chez Guédiguian : tout en sagesse, donc) un voyage en Tanzanie et une coquette somme pour compléter l’expédition, cadeau cotisé par leurs enfants et des amis de la famille. Mais un soir de belote avec le beau-frère Raoul (Gérard Meylan, fidèle, etc.) et sa femme Denise (la sympathique Marilyne Canto), des braqueurs font irruption dans leur paisible maison et leur dérobent ce trésor mérité, ainsi que leurs cartes de crédit. Un drame qui va non seulement bouleverser la perspective d’une escapade au Kilimandjaro, mais aussi ébranler les certitudes politiques de Michel…
Interprété par le trio fétiche du réalisateur, Les Neiges du Kilimandjaro s’engage dès ses premières minutes sur la voie d’une émotion très justement dosée et d’un regard sociétal aiguisé mais débarrassé de la condescendance d’auteur préférant la sèche authenticité au spectacle divertissant. Ici, ces portraits à hauteur d’ouvriers – et de syndicalistes râleurs – n’oublient pas d’accrocher et de refléter la lumière dramatique que projette une histoire plaisante à suivre bien que dénuée d’ambition dans sa mise en forme. Guédiguian sait dresser un décor qui n’a pas besoin de recourir à l’aspect brut du documentaire pour nous intéresser au destin de ses prolétaires, personnages attachants parce qu’attachés à des valeurs humaines décrites sans démagogie populiste ni excès de bons sentiments propres, pour le premier, au drame austère pénible, et pour le second, à la comédie de divertissement souvent débilitante. En clair, Les Neiges du Kilimandjaro est un spectacle appréciable tant pour sa direction d’acteurs que pour l’attrait narratif de son sujet et des situations humaines – le bonheur en famille, les petits plaisir de la vie, les malheurs d’une société en crise – qui en découlent.
Sur le plan symbolique, Guédiguian glisse ici et là des vignettes amusantes, regard ironique sur le syndicalisme figé dans une certaine arrière-garde – sinon dans ses combats, au moins dans sa façon de les exprimer (cette banderole « la lutte c’est classe » à la sortie des locaux où Michel et Raoul travaillent). Ciselant son propos dans le premier tiers du film, Guédiguian lie l’intime et le général, le local et le global, faisant se répercuter l’image d’une mondialisation dont les ouvriers se sentent bien loin, dans les vagues d’un immense bateau porteur de rêves accostant sur le Vieux Port puis dans celle d’un petit ruisseau, où flotte un bateau de papier (circulaire publicitaire pour un restaurant indien), parcourant les rues que Michel remonte pour annoncer la nouvelle de son licenciement à sa femme. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit le proverbe, mais les remous que la crise génère sont autant de flottements de l’âme et du sentiment d’inutilité sociale qui accompagnent l’employé mis à la porte. C’est avec le même sens du parallèle malicieux que joue le réalisateur lorsqu’il filme d’abord l’urne du tirage au sort d’où jaillira l’infortune, puis l’ouverture, au moment de l’anniversaire de mariage de Michel et de Marie-Claire, du coffret qui contient un petit trésor collecté par leur entourage.
Jusqu’au moment fort du film, cette partie de cartes joviale troublée par l’irruption brutale, violente, des braqueurs venus délester Michel, Marie-Claire et leurs amis de leur argent et de leurs billets d’avion, Les Neiges du Kilimandjaro élève son propos formel par une judicieuse utilisation des caractères et de l’arrière-plan « socialisant » (les pauvres volent les prolétaires), même si le personnage de Christophe s’avère un peu trop caricatural et lisse dans son apparence, voire politiquement correct (les communautés d’origine maghrébines sont les grandes absentes du film, sauf le temps d’une scène vite pliée : pour un drame qui se déroule à Marseille, c’est… étrange). Mais Guédiguian, fort d’un discours éprouvant le sens du mot bourgeoisie, refuse toute enluminure et condamne son film à une affreuse esthétique télévisuelle – encore et toujours elle. En narrateur d’histoires « simples et proches », le réalisateur met semble-t-il un point d’honneur à ne pas exploiter toutes les ressources – toutes les richesses devrait-on dire – du medium cinématographique. Pas question pourtant de vanter l’effet pour l’effet ; mais lorsqu’ils se contente d’un zoom avant à peine digne d’un Inspecteur Derrick pour suivre de près un malfrat rentrant chez lui dans une cité, le spectateur amoureux de cinéma total – pas seulement dans ses démonstrations de force hollywoodiennes – ne peut que regretter l’absence de volonté formaliste. On ne demande pourtant pas la lune, juste un travelling significatif, par exemple dans ce couloir de HLM délabrée (topographie intéressante et sous-employée) où Darroussin comme Ascaride s’égarent pour y insuffler de l’espoir. La pauvreté esthétique des Neiges du Kilimandjaro, alliée à la platitude de sa mise en scène visuelle, revient au fond à se demander si l’auteur ne rejette pas en bloc toute idée de réalisation soignée, assimilée – c’est flagrant – au luxe et au superflu. La lutte c’est bien, mais avec de la classe visuelle, c’est mieux.
Stéphane Ledien
> Sortie au Québec le 09 décembre 2011. le film est sorti en France le 16 novembre 2011.
Bon, contrairement à la coutume, je vais commencer par la bonne nouvelle. Je dois bien avouer que je suis toujours aussi admiratif de votre plume ou plutôt – pour utiliser un mot que vous utilisez régulièrement – de la forme de l’article. Un véritable talent d’écrivain,
Malgré tout cela, j’ai l’impression d’avoir à faire à une certaine complaisance quand on aborde le temps des choix et des gouts.
« dans un art où l’œil demande à être flatté »
J’ai toujours trouvé ce genre de propos dérangeant. Être flatté, ne revient-il pas à dire que le film exerce une démagogie visuelle sur le spectateur, qui du coup se sent intimider voir tromper par le cinéaste. Si forme il y a, elle n’est pas forcément de l’ordre du visible et j’ai l’impression qu’en posant un regard négatif sur ce film, vous reniez tout un pan du cinéma. Celui que vous citez : Hollywood dont Hawks ou Walsh sont des modèles de transparence, de limpidité et d’harmonie avec le spectateur. Tout ce que je retrouve chez l’ami Guédiguian. Chez lui, il y a forme car en pensant à son film, il pense à son spectateur : ce qui inclut l’absence des effets chatoyants dont le but est d’impressionner le spectateur. Il est trop honnête et trop soucieux de se mettre à la hauteur de son spectateur, directement issues de ses origines communistes.
Ce que vous appelez « pauvreté esthétique », je le nomme par une « simplicité visuelle ». Une expression qui à définitivement un caractère négatif à vos yeux.
A vrai dire, la véritable question que je me pose, N’êtes-vous tout simplement pas partisan d’un cinéma dominé par « le projet formel » (pour reprendre les mots de ce grand critique qu’est Jean-Claude Biette) que par « le récit » ou pour être encore plus simple, n’aimez-vous pas le cinéma qui à juste pour prétention de raconter une histoire. Et je peux vous en citer des trouvailles formelles pour captiver l’attention du spectateur. De cette première scène qui instaure la lutte des classes en deux plans à cette armoire ou se trouve coller une couverture d’un comics et la photo de Jaurès, preuve qu’on peut aimer la culture américaine tout en étant un communiste convaincu.
Et puis le plaisir d’avoir trouvé un regard opposé se substitut à des phrases irritantes que je qualifierai sans hésiter de puériles. Ces énièmes comparaisons à une esthétique visuelle ou encore pire, à ce bon vieux Derrick. Au moins, ayez la décence de choisir une autre référence que des répétitions propre à ce cinéphile, adorateur, à juste titre, du cinéma de genre qui pourtant réfute le cinéma français en bloque.
Attaquez-vous à ses véritables ignominies que sont Intouchables ou Polisse (les rejetons du syndrome La Rafle) et laissez l’honnêteté visuelle (et donc éthique) de Guédiguian faire son trou en montrant ses pauvres gens qu’on à tendance à oublier. Guédiguian, c’est du cinéma militant sur tous les fronts.
Et au lieu de vous répéter, parlez du cinéma que vous aimez et que vous défendez si bien, et ici, c’est mon impatience devant une future critique de Time Out qui parle.
Tifenn Jamin de CineKlectic
Voilà un message passionné – ce qui me fait bien plaisir. C’est tellement plus appréciable et intéressant que les commentaires postés à la hâte juste pour nous informer que nos phrases sont « trop longues », ou que notre approche commence à se « téléramiser » (et autres conneries du même genre).
Merci à toi, donc.
Maintenant, je veux être clair : disons, sans revenir sur les qualités du film – que je soulève, sans doute pas assez à ton goût et je respecte cela – que je le trouverais volontiers formidable, d’autant qu’il est consacré à des gens réellement formidables, s’il se montrait exigeant au-delà des symboliques qu’il esquisse dans sa première moitié. Au risque de me répéter, dès que le braquage a eu lieu (et filmé sans effets de manche, de façon tout à fait appropriée donc à mon sens, parce qu’il ne s’agit pas d’un casse spectaculaire), le souci d’inventivité visuelle s’évapore et la volonté de réalisme se laisse écraser par un nivellement télévisuel. Eh oui ! La remarque sur Derrick fâche mais, las !, c’est bien ce qui m’est venu à l’esprit quand j’ai vu cet affreux zoom après que la police ait repéré le voleur dans la cité. Et, de fait, si l’exemple revient si souvent dans la bouche des détracteurs d’un cinéma français « qui ne se foule pas » (pour aller vite), c’est bien qu’il est représentatif – un cas d’école dirait-on, sachant que la formalisation concernée vaut comme culture audiovisuelle contagieuse. J’aurais pu citer pire, par exemple les bévues commises par AB productions ou des stupidités type LE G.R.E.C, mais ç’aurait été exagéré et inapproprié, car Guédiguian, quand même, assure le minimum syndical (désolé, je n’ai pas pu résister : la petite touche CGTiste, sans doute). Je t’accorde que l’exemple est devenu cliché, et je t’accorde qu’il y a bien d’autres films sur lesquels s’acharner en priorité.
Sauf que ce que tu dis de Guédiguian, d’autres le disent aussi de Maïwenn ou du succès d' »Intouchables » : donc attaquer ma critique en m’invitant à descendre en flammes d’autres films est un faux problème. Quand bien même je le ferais, ça n’annulerait pas ce que je pense de l’austérité des « Neiges… » : pourquoi l’effet suscité devrait-il être amoindri ou atténué ?
Pour ma part, je n’ai vu ni l’un (« Polisse ») ni l’autre (« Intouchables ») et n’ai pas du tout envie de m’y frotter (probable que le second sorte au Québec un de ces quatre…), alors que, bon point, j’avais plus qu’envie de visionner le film de Guédiguian : son sujet, ses personnages, son univers, tout me séduisait d’emblée – et m’a séduit après coup, mais avec des réserves légitimes.
Si j’allais plus loin, je pourrais taxer ta réaction de snob, car Guédiguian, reconnu « auteur », ne se trouve sans doute que rarement en mauvaise posture critique de la part d’une intelligentsia cinéphilique qui, en revanche, se fait une joie de pourrir, c’est le mot, n’importe quel succès populaire – exactement comme tu le fais. Sont-ce les millions de spectateurs rameutés par « Intouchables » qui t’agacent, ou le film lui-même ? Il ne faut pas faire le procès d’un film à travers son succès public, ni même critique.
Je n’entrerai pas davantage dans ce débat-là car, derrière tes invitations à fustiger tout de go d’autres cinéastes que ce cher Robert, je décèle une part de sensibilité réelle, et de compréhension de ce qu’est une démarche artistique empreinte de sincérité et de réalisme social. Dont acte, encore une fois pour « Les Neiges… » : je ne peux que louanger ces qualités-là dans le film. Si tu m’as bien lu, tu verras qu’il n’y aucune raison de nous chicaner (terme québécois) sur ce point.
Je ne dis pas que j’ai détesté, soyons clairs : je dis une bonne fois pour toutes que j’ai été déçu par son manque d’exigence cinématographique. Et que l’œil soit « flatté » n’a rien de démagogique, non : tu perçois dans ce terme son sens le plus flagorneur et le plus usité (c’est une lecture autorisée, j’en conviens), en omettant sa signification plus profonde, celle du regard agréablement affecté, surpris. Si le cinéma refuse de souscrire à cette évocation – en tout cas selon la liberté de s’y opposer que tu soulèves –, eh bien je me permets de le déplorer. Les images sont faites pour être ciselées, cadrées, et, si elles sont pensées pour le grand écran, doivent rendre justice à cette perspective. La réalisation plan-plan du film, une fois posées ces vignettes inventives que tu soulèves avec brio d’ailleurs, ne s’inscrivent pas, je le redis, dans ce cheminement. Demande-toi ce que tu dirais de ces cadrages et mouvements zéro chez Maïwenn. ça n’est pas parce que tu fais un film sur des gens simples que tu dois adopter un style simple – je dis simple et non invisible, et j’y viens, à cette notion.
Car enfin, nous y voilà, lorsque tu cites les grands réalisateurs hollywoodiens en parlant – c’est une erreur à mon sens – de « style invisible » (parfaitement valable pour un Sidney Lumet, mais pas pour un Hawks, désolé), tu confonds ostentation et « opératisme », classicisme et platitude, limpidité et fadeur, harmonie et tranquillité. Je conviens que la beauté (ou l’inverse) reste dans l’œil de celui qui regarde. Mais quand même, la forme qu’adoptent ces grands cinéastes est parfaitement ciselée pour le grand écran et l’ampleur de leurs films n’en est que plus éclatante dans une salle de cinéma. Je ne suis pas sûr que « Les Neiges… » le soit, surtout dans un contexte de production française où les chaînes de télévision (et donc du pré-formatage) sont encore reines en matière de décisions. Ce qui fait que je suis emporté par le style, classe, de « They Drive By Night » (« Une femme dangereuse » titre français absolument idiot, une fois n’est pas coutume) de Walsh dans lequel George Raft et Humphrey Bogart interprètent des camionneurs sans le sou (je résume vite), tandis que je ne suis nullement impressionné par celui des « Neiges… ». Et pourtant, les deux parlent de « petites gens ». Sauf que le travelling si limpide – et donc presque imperceptible, tu peux le dire – chez Walsh me transporte à un autre point là où le statisme infligé par Guédiguian me laisse sur le carreau. Il faut de tout pour faire un monde de spectateurs : mais ne convoque pas Walsh pour défendre l’idée d’un cinéma formellement humble ou de facture technique relativement austère, parce que c’est un argument tronqué.
Par contre, et je vais conclure là-dessus, où as-tu lu que nous fustigions à ce point le cinéma français ? Admettons que ce soit le cas pour une majeure partie du cinéma français contemporain (car celui des années cinquante, soixante, soixante-dix, nous on l’aime et on en redemande), nous le faisons en vertu du mépris dont fait preuve, lui, le 7e Art hexagonal, au moins depuis le milieu des années 80 pour la forme en général, à travers les déclarations saugrenues de ses thuriféraires les plus médiatisés : Agnès Jaoui disant que le scénario est tout ce qui compte, Eric Rohmer rejetant toute idée de travelling parce que c’est fatiguant d’installer des rails (celle-là je la dois à Éric Nuevo, merci à lui), ou Xavier Beauvois décrétant : « avec les bons films, tu ne vois rien. Lorsque la mise en scène saute aux yeux, c’est qu’il y a un souci. ». Okay, mais quel souci, exactement ? Chez DePalma, elle saute aux yeux mais c’est pour ça que je l’aime, et je veux dix DePalma plutôt que dix Beauvois !
Sur ce, bonne continuation et merci encore pour ton analyse passionnée – et passionnante. La preuve !
Stéphane L
Pour rebondir sur un terme : le snobisme. C’est justement ce snobisme qui fait de Guédiguian, un cinéaste reconnu. Nombre de papiers s’intéresse à la dimension engagé et sociale de son cinéma, en ne montrant pas dans quels conditions, c’est du cinéma. Ce qui démontre à quel point le rédacteur veut se donner bonne conscience. Au contraire, tu t’intéresse à la valeur cinématographique de ce film. Ce que j’estime énormément !
Tu parles de Hawks comme quelqu’un qui à un sens du cadre visible, qu’on peut reconnaitre à chacun de ses films. Oui en effet, toi et moi, somme férus d’analyse cinématographique et nous prenons plaisir à voir comment Hawks s’emploie à réinventer « Rio Bravo » dans « El Dorado » et « Rio Lobo ». Mais n’oublions pas que Hawks se fouter qu’on le reconnaisse en tant qu’auteur, ce qui l’intéresse, c’est de donner au public un film sans barrières formelles . Il n’attend pas du spectateur qu’il reconnaisse un cadrage ( d’être un théoricien du 7éme art) ou un déhanché de John Wayne ( la dimension cinéphile propre à Serge Daney), il attend jusque un spectateur qui vienne dire, j’ai aimé votre film. C’est de cette façon que je vois Hawks comme quelqu’un qui utilise tous les artifices disponibles tout en les rendant invisible.
Et nan surement pas – coup de gueule -, je ne confonds pas classicisme et platitude, limpidité et fadeur, harmonie et tranquillité. Il n’y a rien de négatif sur cette dimension invisible de l’illusion comme il n’y a pas de point négatif à être flatté par le cinéma. Nous avons pas eu le mérite de comprendre certains termes.
Au sujet du cinéma français, je trouve que vous en parlez pas assez ou alors vous en parlez négativement.Mise à part le cinéma français estampillé cinéma de genre. Peut-être que je ne lis pas assez Versus ? Quand à Jaoui et Rohmer (chez lui, c’est clairement de la provoque lié à son tempérament réactionnaire), je ne suis pas forcément d’accord avec eux mais toutes opinons radicales sur le cinéma me passionne. Et je vois ou tu veux en venir lorsque tu parles de Beauvois – que je n’apprécie pas surtout son dernier film -, c’est l’éternel prise de bec entre les partisans du cinéma en tant que technique à part entière et ceux qui pourrait dire, la technique n’est pas ce qui doit animer un film. Beauvois, c’est pire ! Il insulte ses propres techniciens en affirmant que c’est facile d’apprendre à manier une caméra. Débat dans lequel je me reconnais pas même si mon idéal est que l’aspect technique et industriel du cinéma ne doit pas se voir, au profit des images. Et c’est justement beaucoup plus difficile de gommer les marque d’une caméra. On en revient à la dimension proprement illusionniste du cinéma
Je te remercie pour m’avoir répondu si longuement. Qu’il est rare de voir des commentaires se transformer en débat.
Tifenn