Les Lyonnais seraient-ils sur le point de devenir blasés ? Parlez-leur de Hollywood, de Cannes ou de Deauville et ils risquent fort de vous ricaner au nez. Oui mais nous, pourraient-ils répondre, dans le quartier si bien nommé de Monplaisir, on a vu Clint Eastwood, Milos Forman, Ken Loach, Gérard Depardieu, Quentin Tarantino, Pedro Almodovar, Martin Scorsese, Catherine Deneuve, Wong Kar-wai et Jane Fonda qui, tous, ont reçu le prix Lumière, mais aussi des quantités d’acteurs et de cinéastes venus présenter des films du patrimoine au cours du festival du même nom.
Chaque année, donc, le cinéphile du coin sait que Thierry Frémaux, le directeur de l’Institut Lumière, pas plus tôt rentré de Cannes dont il est le délégué artistique, donnera le nom du prochain invité de marque du festival Lumière. Qui est Francis Ford Coppola. Donc, qu’on se le dise, du 12 au 20 octobre prochains, Lyon s’apprête à recevoir l’auteur d’Apocalypse Now mais aussi Bong Joon-ho, fort de sa récente Palme d’or pour Parasite, Daniel Auteuil et Marina Vlady pour des hommages conséquents, mais aussi Clémentine Autain qui viendra parler de sa mère, l’actrice Dominique Laffin. Et la liste est loin d’être close.
Lumière 2019, ce sera aussi un hommage aux films Pré-Code de la Warner — et gageons que les surprises seront nombreuses, tant ces films parlants d’avant 1934 respirent la liberté — et à George Romero, avec la ressortie de sa trilogie des zombies. Quelques films muets également, avec des copies restaurées de Dans la nuit (1929) de Charles Vanel, seul long-métrage réalisé par l’acteur, et de La roue (1923) d’Abel Gance qui, nous dit-on, dépassera les sept heures de projection. D’autres coups de chapeau seront rendus à André Cayatte et à Sterling Hayden, à qui Philippe Garnier vient de consacrer un ouvrage.
Ce n’est qu’un avant-programme mais on salive déjà.