[En bonus à l’approche de la parution de VERSUS n° 17 : un « point de vue » sur The Descent : Part 2, finalement non conservé dans le sommaire, pour des raisons de parution décalée. Découvrez la critique – positive – ci-dessous, ou téléchargez en PDF la chronique initialement mise en page pour le prochain numéro, en cliquant ici.]
point de vue
The Descent : Part 2
Réalisé par le monteur du film original, The Descent : Part 2 commence son intrigue exactement là où celle du film de Neil Marshall se terminait, et réussit le pari audacieux d’être aussi tendu et claustrophobique que son brillant modèle. Même si le métrage repose sur un canevas des plus basiques (trivial diront certains), le spectateur est comme happé par les ténèbres de ce monde souterrain inconnu, comme le sont les protagonistes de l’histoire. L’excitation de ces secouristes chevronnés à l’idée d’être les premiers à arpenter ces galeries jamais encore explorées par aucun spéléologue va vite faire place à la terreur la plus psychotique quand ils vont se retrouver face aux Crawlers. Comme chez Lovecraft, l’horreur émerge d’un univers échappant à l’entendement humain. La recherche de la lumière, porte de sortie de ces galeries où règne la Mort, devient la seule préoccupation des personnages, une fois conscients du danger encouru. Une motivation qu’on retrouve également chez le spectateur, qui tente de se soustraire à la noirceur des images et se raccroche à la moindre luminosité éclaircissant le cadre. Une aversion pour la pénombre savamment utilisée par le réalisateur pour élaborer ses « effets de trouille ». Lors d’une des premières apparitions des Crawlers, le regard du spectateur – tout comme celui d’un des personnages – se focalise sur les images lumineuses de l’écran d’une caméra vidéo, alors même que l’effroi surgira « hors-cadre » : la technologie n’est donc d’aucune aide pour les protagonistes, puisque susceptible de se retourner contre eux. Précieux instruments de communication, les radios se révèlent être au final le moyen le plus sûr d’attirer l’attention de ces prédateurs à l’ouïe si fine peuplant ces cavités exigües. La survie dans ce milieu hostile passera au contraire par le retour à une forme de bestialité primitive : retrouver « l’Humanité » en réveillant cette animalité qui sommeille au plus profond de nous. Un paradoxe fascinant, tout comme l’est cette sauvagerie bestiale qui se dégage du métrage. Impossible de ne pas voir in fine en Sarah et ses amies les parfaits avatars féminins du Major Dutch Schaefer, héros du Predator de McTiernan.
Fabien LE DUIGOU
GRANDE-BRETAGNE 2009 RÉAL. & MONT. : JON HARRIS SCÉN. : J BLAKESON, JAMES McCARTHY, JAMES WATKINS DIR. PHOTO : SAM McCURDY MUS. : DAVID JULYAN DÉCORS : SIMON BOWLES SFX : PAUL HYET PROD. : CHRISTIAN COLSON & IVANA MACKINNON POUR CELADOR FILMS PRODUCTION INT. :SHAUNA MACDONALD, NATALIE JACKSON MENDOZA , KRYSTEN CUMMINGS, GAVAN O’HERLIHY, JOSHUA DALLAS, ANNA SKELLERN, DOUGLAS HODGE … DUR. : 1h33 DIST. : PATHÉ DISTRIBUTION DATE DE SORTIE : LE 14 OCTOBRE 2009