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Du 15 au 19 novembre 2011 avait lieu la 13ème édition du festival Extrême Cinéma de la cinémathèque de Toulouse. Un nombre finalement porte bonheur pour les spectateurs puisque les organisateurs ont redoublé d’efforts pour proposer curiosités pelliculées et autres perles et raretés extravagantes du patrimoine mais aussi de l’inédit avec l’avant-première de l’anthologie The Theatre Bizarre (on y reviendra plus en détail), le tout agrémenté de classiques du genre qu’il est toujours bon de revoir. Sur le thème de l’hôpital et ses fantasmes, on pouvait ainsi être pris en main par l’hôpital militaire et les charmantes infirmières de L’Ange rouge de Yasuzo Masumura et de La Toubib du régiment de Nando Cicero, poursuivre par une consultation en gynécologie avec les praticiens Cronenberg (Faux-semblants) et Ernst Hofbauer (Jeunes filles chez le gynécologue), être pris en charge par L’Ambulance de Larry Cohen pour atterrir en pédiatrie aussi cauchemardesque du point de vue espagnol (Fragile de Jaume Balaguero, son chef-d’œuvre) ou américain (Le Monstre est vivant de Larry Cohen). Si vous aviez besoin d’un peu de chirurgie, vous pouviez vous laissez aller aux mains expertes de Richard Brooks (Cas de Conscience), Jesus Franco (Dans les Griffes du maniaque), Georges Franju (Les Yeux sans visage) ou de Stephan Oriach (Orlan, carnal art, on y reviendra également). Après un tel traitement, il convenait de passer par la salle de réanimation de James Whale et sa Fiancée de Frankenstein avant de se remettre les idées en place dans la section psychiatrie en compagnie de Lodge Kerrigan (Clean, shaven) et John Parker (Dementia).Après tout ça, un petit tour par le centre de remise en forme s’impose mais attention car avec Alain Jessua, cela s’apparente à un véritable Traitement de choc. Voilà, quelques titres d’une programmation extrêmement riche qui s’est conclue le samedi 19 novembre, comme à chaque édition, par la soirée de clôture qui se mue alors en nuit détraquée (en vrac, étaient visibles Soudain les monstres de Bert I. Gordon, Evil Dead de Sam Raimi, Aftermath de Nacho Cerda ou encore le premier long du régional de l’étape, Calibre 9 de Jean-Christian Tassy).

L’Ange rouge de Yasuzo Masumura

Et afin de se remettre de ses émotions sur grand écran, le public pouvait déguster un verre de vin chaud dans la tente de premiers secours jouxtant la cinémathèque ou profiter des soins prodigués par The Dispensary, établissement réputé pour ses thérapies de groupe bien arrosées…
Chaque année, le festival est marqué par la présence de personnalités du cinéma et cette treizième édition n’en était pas avare puisque l’on a pu voir, entre autres, Fabrice Lambot, Jean-Pierre Putters (Tonton Mad !), Richard Stanley (Hardware, Le Souffle du démon), Catriona MacColl, la scénariste Scarlett Amaris venus présentés The Theatre Bizarre ou Daniel Gouyette (figure emblématique de feu la société d’édition Neo Publishing puisqu’il conçut quasiment l’intégralité des bonus de leurs DVD) présent pour l’hommage rendu à Jean Rollin, pape du bis français (Les Deux orphelines vampires, Les Raisins de la mort, etc.), en présence notamment de sa veuve et son fils. Une soirée du souvenir, presque un an après sa mort, animée par un court-métrage de Jean-Noël Delamarre, Liberta, agent spatial anti-mythe (montage de photos d’affiches contant les aventures de Liberta à travers les mythes du cinéma populaire), le documentaire de Gouyette sur Jean Rollin, Si la mère supérieure se coiffe d’un entonnoir…, la projection du Frisson du vampire de Rollin, précédé du petit film d’Alain Joguet, Clovis Trouille, peintre dont les toiles auront largement influencé l’œuvre du réalisateur.

Encore une édition festive aussi enrichissante en termes de découvertes que de rencontres et qui aura un peu réveillée la ville rose ensuquée par d’exceptionnels rayons de soleil estivaux.



Nicolas Zugasti

Bande-annonce de L’Ambulance de Larry Cohen

2 réflexions sur “C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! : 13ème édition du Festival Extrême Cinéma de Toulouse

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