C’est parti et bien parti ! Ce 12 octobre, à Lyon, la seizième édition du festival Lumière a été officiellement lancée devant 5000 personnes à la halle Tony-Garnier. Jusqu’au 20 octobre, dans toutes les salles de cinéma de la métropole lyonnaise, 158 films seront projetés le temps de 450 séances.
Mis en place par l’Institut Lumière, la manifestation remet tous les ans le prix Lumière à une personnalité du cinéma : cette année, ce sera Isabelle Huppert qui le recevra le 18 octobre prochain. Entre temps, des hommages seront rendus, en leur présence, à Costa-Gavras, Benicio Del Toro, Vanessa Paradis, Xavier Dolan, Iciar Bollain, Alejandro Jodorowsky, Marin Karmitz, Giuseppe Tornatore mais aussi à Fred Zinnemann, Yasuzo Masumura, Yannick Bellon et à la cinéaste mexicaine Matilde Landeta.
Ce 12 octobre donc, c’est devenu une habitude, de nombreux artistes sont montés sur scène pour annoncer officiellement l’ouverture de la nouvelle édition : aux côtés de Thierry Frémaux, directeur du festival, et d’Irène Jacob, présidente de l’Institut Lumière, se trouvaient Benicio Del Toro, Vanessa Paradis, Vincent Lindon, Giuseppe Tornatore, Sabine Azéma, Virginie Ledoyen, Costa-Gavras, Angela Molina, Alexandra Lamy, Lambert Wilson, Denis Podalydès, Anne Le Ny, Denis Ménochet, Régis Debray, Christian Carion… et Monica Bellucci, venue accompagnée de Tim Burton (Prix Lumière 2022).
Avant cela, un hommage fut rendu à Michel Blanc avec plusieurs extraits de films et quand vint celui des Bronzés font du ski où Jean-Claude Dusse, « avec un D comme Dusse », se retrouve coincé sur son télésiège, la salle entière reprit « Quand te reverrai-je, pays merveilleux ». Puis, dans le noir, les gens ont brandi leurs portables pour une multitude de lumières.
« Nous voulions vous faire une surprise, remarqua Thierry Frémaux, et c’est vous qui nous en avez fait une, très forte. Nous le raconterons à nos amis du Splendid. » Le directeur de l’Institut Lumière et du festival rendit ensuite un autre hommage au journaliste Aurélien Ferenczi, disparu deux jours plus tôt, et qui rédigeait tous les ans le journal quotidien du festival.
À l’occasion de la sortie du nouveau film de Costa-Gavras, Le Dernier Souffle — il sera projeté en avant-première le lendemain —, Irène Jacob et Thierry Frémaux firent monter sur scène le cinéaste, également président de la Cinémathèque française, avec son épouse la productrice Michèle Ray-Gavras et son équipe : Denis Podalydès, Angela Molina, Hiam Abbas et Marilyne Canto, ainsi que Régis Debray, auteur du livre dont est adapté le film. Puis Tim Burton qui remit à Costa-Gavras un prix Lumière d’honneur.
« J’ai l’habitude de venir très souvent ici avec ma femme, rappelait Costa-Gavras, et j’étais heureux de rester dans l’ombre. Ce soir, je suis honoré et bouleversé. C’est un accueil extraordinaire, un prix que je connais parce que j’ai vu de nombreux autres artistes l’avoir. Je pensais que c’était très juste. Ce soir aussi, je crois ! »
Puis, reprenant son sérieux : « C’est un festival cinéphile. Vous faites voir les films en salles et c’est le seul endroit où il faut les voir, à mon avis ! »
Après la vision de quelques films Lumière nouvellement restaurés — et quel étonnement de découvrir des scènes jouées, tels un duel ou une reconstitution historique —, Thierry Frémaux lança la projection du soir : « Ce sera Un revenant, et vous n’allez pas en revenir ! »
Et 5000 personnes n’en revinrent effectivement pas de la qualité de ce film de 1946 de Christian-Jaque, joué par le prodigieux Louis Jouvet.
Jean-Charles Lemeunier
Le blog de la revue de cinéma Versus 