
À l’occasion du festival Lumière, qui se tient dans la métropole lyonnaise jusqu’au 22 octobre, une rétrospective de six films est consacrée au grand Yasujiro Ozu. Femmes et voyous (1933), Il était un père (1942), Récit d’un propriétaire (1947), Une femme dans le vent (1948), Les sœurs Munakata (1950) et Dernier caprice (1961) ont été restaurés par la Shochiku et la Toho et sont distribués en France par Carlotta Films. Ils seront visibles en salles dès le 25 octobre (Une femme dans le vent et Les sœurs Munakata), puis le 8 novembre (Femmes et voyous, Il était un père, Récit d’un propriétaire et Dernier caprice).
N’oublions pas que Wim Wenders, prix Lumière 2023, est un fervent admirateur du cinéaste japonais et qu’il lui a consacré son Tokyo-ga. Et que Pascal-Alex Vincent, grand admirateur du cinéma nippon et auteur d’Ozu, une affaire de famille (éditions La Martinière/Carlotta), était présent au festival samedi dernier.

De tous ces films, on connaît surtout le merveilleux Dernier caprice, dont Jean Gavril Sluka, sur le site DVDClassik, insiste sur le « réalisme ontologique de ce cinéma (où le monde existe avec ou sans des humains pour en faire l’expérience) ». Cette rétrospective va permettre de bousculer les a priori sur un cinéaste qu’on n’a pas fini de découvrir. Souvenons-nous de la surprise créée, dans les années 1980, par la sortie en salles de Gosses de Tokyo, grâce à laquelle on fut étonné de voir un joli film proche du burlesque portant la signature de celui qui, selon Deleuze, rendait « visibles et sonores le temps et la pensée ».

On retrouvera donc ici des œuvres qui flirtent avec le mélo et le polar (Femmes et voyous), une sorte de David Copperfield transposé dans les faubourgs de Tokyo (Récit d’un propriétaire) et, bien sûr, une chronique familiale (Les sœurs Munakata) et de beaux moments mélancoliques, humoristiques aussi. Bref, du très grand Ozu que l’on a hâte de découvrir.
Jean-Charles Lemeunier
Au festival Lumière jusqu’au 22 octobre.
En salles à partir du 25 octobre avec deux films, puis du 8 novembre avec quatre films, tous distribués par Malavida.